L’infiniment Autre ne se pense pas, il se rencontre. Il ne s’attend pas, il arrive. Il est l’expérience du respect immédiat. Face à face en silence, seule non violence incarnée, seule issue à mes mains jointes, seule évasion possible à la face intérieure de mes lèvres.

Deux traces écartent l’ombre, je n’ose rien pour elle
Minuit pousse un train vers le butoir de fer
Minuit égare les râles au loin, enfin
Les voitures exsangues cèdent au point de fuite
Sous l’ouvrage qui les porte la rue va et répète
Mes pieds nus dans des souliers de fourrure blanche
Je ne peux pas traverser le passage raisonnable,
L’auto a freiné sans ses phares
Comme on se refuse à séparer la nuit
L’auto ne s’est pas annoncée
Elle a vu ma surprise, elle a su mes mains jointes
Mais je ne la connais pas
Une vitre devant mes yeux me voit nue
Une ligne qui ne cogne pas l’air, je sais briser des barreaux
Mais, ce silence derrière un pare-brise
Le rayon d’un regard
Sur mes lèvres que nul mot ne reconnaît
Et la pluie qui respecte sa parole


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