Hommage ému à Camille Lepage, notre consoeur et amie partie trop tot dans l’exercice de son métier.

Ce cliché, elle l’avait réalisé le jour où Bangui a été prise d’assaut au petit matin par des milices chrétiennes anti-Balaka, le 5 décembre 2013. Ce jour-là, nous n’étions que quelques uns à pouvoir témoigner de l’horreur de ce siège inattendu, voir les corps s’amonceler, à la morgue te concernant, et moi dans une mosquée du quartier kilomètres 5.
En évoquant cette tragédie, nous étions emplis à la fois de frayeur mais aussi de honte, honte de ne pouvoir faire que notre travail en Centrafrique et de toute cette barbarie sanguinaire et abjecte.
Camille, tu m’avais promis le lendemain -l’ami William pourra en témoigner- que je pourrais bientôt plonger moi aussi dans la petite piscine de l’appartement que tu louais depuis plusieurs semaines à PK 0, aux abords du rond-point.
Je t’avais dit « chiche », quitte à ne revenir en Centrafrique que pour cela.
Tu vas nous manquer, tu nous manques déjà. Tu ne devais pas partir, personne ne le doit. Mais toi encore moins.
Notre coeur est avec toi, où que tu te trouves.
Farouk.


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