Mardi 9 septembre, la direction du Guardian a annoncé l’arrivée de Natalie Nougayrède dans l’équipe éditoriale du quotidien britannique. L’ancienne directrice des rédactions du Monde, qui avait démissionné de son poste en mai, deviendra le 1er octobre prochain journaliste et éditorialiste spécialisée dans la politique internationale pour le second titre de presse anglaise en terme d’audiences numériques.
Renforcer sa couverture de l’Europe
Dès le 1er octobre, Natalie Nougayrède, qui disposera d’un éditorial régulier dans les colonnes du Guardian, aura pour tâche principale d’ « accroître la couverture des institutions et de la politique européennes, et des événements et problématiques qui concernent les quelque 105 millions de visiteurs uniques que compte chaque mois le Guardian à travers le monde », précisait hier le journal sur son site.
Le recrutement de la journaliste française s’inscrit dans une stratégie de croissance européenne du journal. The Guardian compte renforcer sa couverture de l’actualité internationale européenne et viser du même coup de nouveaux lecteurs européens, après s’être consolidé aux Etats-Unis, où une rédaction locale est installée à New York depuis septembre 2011 .
Européenne, Natalie Nougayrède l’est : elle a passé une partie de sa jeunesse en Grande Bretagne, et fut longtemps correspondante dans diverses zones européennes, principalement en Ukraine et en Russie. En 2004, elle remporté le Prix de la Presse Diplomatique et le prix Albert Londres pour sa couverture du conflit en Tchétchénie ainsi que la prise d’otages de Beslan.
Au Guardian, la journaliste française est appelée à travailler hand in hand avec l’allemand Wolfgang Blau, l’actuel directeur de la stratégie digitale du Guardian débauché de chez Die Zeit en avril 2013.
Poursuivre une stratégie de Digital First
C’est aussi parce qu’elle est connue pour avoir tenté de négocier un virage numérique au Monde que Natalie Nougayrède a séduit The Guardian.
En 2013, le titre de presse anglais, qui avait subi une perte de sa diffusion papier supérieure 200.000 exemplaires par rapport à l’année précédente, avait lancé une stratégie «digital first», en investissant 30 millions d’euros pour développer sa croissance numérique. Alan Rusbridger, le directeur de la rédaction, avait alors plaidé une rédaction unique, contre une logique de silo.
Au premier semestre 2014, les sites et applications mobiles du Guardian totalisaient 90,5 millions de visiteurs uniques par mois (source : Guardian Medias). A New York, la rédaction du Guardian US est désormais quant à elle exclusivement numérique.
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