A l’initiative de l’ONU, le lundi 29 septembre à Ghadames, une vingtaine de députés libyens élus fin juin à la Chambre des représentants se sont réunis pour trouver une issue au chaos dans lequel est plongé le pays depuis l’exil contraint du gouvernement à Tobrouk. La presse internationale aurait-elle exagéré la portée positive de cette rencontre ?
Un dialogue positif sous l’égide de l’ONU, mais l’avenir de la Libye en suspens
A l’issue du sommet de Ghadames organisée par l’ONU, la presse internationale s’est voulue soulagée. Les quotidiens algériens, par exemple, se sont montrés particulièrement enthousiastes de l’issue d’une rencontre qui s’est tenue à une dizaine de kilomètres de sa frontière. Il faut rappeler que le gouvernement algérien est en partie à l’initiative du dialogue de Ghadamès.
Les représentants des groupes antagonistes se sont en effet mis d’accord sur la poursuite de négociations après les célébrations de l’Aïd et ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. Sous l’impulsion des émissaires de l’ONU, la nécessité d’ouvrir les aéroports et de laisser passer l’aide humanitaire a été évoquée.
Toutefois, on peut s’interroger sur l’efficacité d’un tel sommet quand on sait que les milices qui s’affrontent sur le terrain, à l’instar de la puissante Aube Libyenne, n’ont pas été conviées.
Cette image, prise sur le vif par Olivier Azpitarte (Intégrales Productions), laisse entrevoir que les tensions sont plus complexes que ce que les médias internationaux ont laissé entendre, et que les négociations engagées sous l’égide des Nations Unies prendront probablement du temps avant de déboucher sur une situation politique stable. On y voit l’ex-ministre des affaires étrangères du gouvernement évincé en juillet littéralement atterré, au pied de l’avion qui s’apprête à décoller de la petite ville du désert où la discussion s’est tenue.
L’ancien ministre, pris en étau entre l’étendue de terre terne du tarmac et le ciel qui se persuade d’être bleu, apparait minuscule et déchu, comme si sa seule prérogative était d’agiter les mains dans l’ombre. L’effet de perspective traduit la distance à parcourir pour recréer les conditions d’un équilibre institutionnel en Libye.
Dix minutes auparavant, le ministre des affaires étrangères froidement démis de ses fonctions répliquait point par point aux admonestations de Bernardino Leone, un émissaire de l’ONU (à gauche, sur la photo). Une joute rhétorique par 50°c.
Olivier Azpitarte à Tripoli, et Clara Schmelck à Paris
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