Welcome Refugees : le AirBnB allemand de l’accueil des réfugiés

 « Ce n’est ni de l’assistance publique, ni de la charité », annonce Jonas Kakoschke, qui a crée la plate-forme sociale « Refugees welcome » en janvier 2015, et qui fête en mai sa présence dans 70 villes allemandes. Alors que Bruxelles est en pleine gestion de crise des migrants, ce graphiste allemand voulait, en activant le levier de l’économie du partage, proposer une troisième voie d’accueil des réfugiés en Europe.

A la manière d’un réseau comme AirBnB, le site met en relation des particuliers, dont l’identité et les centres d’intérêt sont visibles sur un « profil », qui auraient besoin ou d’un logement ou d’un colocataire.  Un système d’échanges de services est également envisagé.

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Un fonctionnement simple, inspirée des plate-formes de partage

L’initiative obéit au principe des avantages partagés. Elle vise à éviter d’engluer en tas les réfugiés dans les no-man’s lands que sont les foyers destinés aux migrants plantés en périphérie des lieux d’activité et d’échange. « C’est une manière de les faire participer à notre société », poursuit . Réciproquement, ce système permet aussi à des Allemands de bénéficier d’une rentrée d’argent, mais aussi d’expériences différentes, quand il ne leur est pas possible de voyager. Une manière de faire société ensemble, plutôt que de toujours penser l’intégration à sens unique.

Comme le rappelle Pierre-Samuel Guedj, président d’Affection Mutandi, une agence conseil en stratégies sociétales, l’imaginaire que nous entretenons en Europe sur les réfugiés politiques et climatiques est loin de correspondre à la réalité de l’expérience. On se représentent des cohortes débarquées d’un radeau. Or, il y a des profils très différents. Les personnes qui ont obtenu des demandes d’asile en France ou en Allemagne, par exemple, ont des compétences diverses, voire qui ne sont pas développées en France. Et de surcroit, tous ne sont pas sans le sou comme on est enclins à le croire. Un tel site permet de rompre avec l’imaginaire ou bien méprisant ou bien désespéré qui se développe à la faveur de l’anonymat.

La question se pose toutefois de la vérification de l’équité de la relation ainsi instaurée entre citoyens du pays d’accueil et réiugiés, car pour l’instant, il n’existe pas de dispositif juridique précis pour prévenir et détecter toute sorte d’abus éventuels.

 A lire sur l’Atelier des Médias de RFI  : « Les réseaux sociaux solidaires débarquent en Europe » 

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Clara Schmelck
Clara-Doïna Schmelck, journaliste, philosophe des médias. Rédactrice en chef adjointe d'Intégrale - est passée par la rédaction de Socialter ; chroniqueuse radio, auteur, intervenante en école de journalisme et de communication (Celsa ...).

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