France Télévisions se positionne comme éditeur de plateformes video à échelle internationale

Les chaînes de télévision publiques suivent le train de la fin de la télévision linéaire dessinée par la SVOD de Netflix et Amazon. La nouvelle plate-forme vidéo du groupe audiovisuel public France Télévisions va regrouper le direct, le replay, la vente à l’acte, des contenus exclusifs ou en avant première.

Elle avait promis d’en finir avec Pluzz, elle le fait. Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, lance ce 9 mai une plate-forme unique pour tous les contenus vidéo du groupe : france.tv . Ce portail va regrouper le direct, le replay (aujourd’hui sur Pluzz), la vente à l’acte (encore sur Pluzz Vidéo à la demande), ainsi que des contenus exclusifs qui ne seront jamais diffusés l’antenne, et des vidéos dévoilées en avant première.

Choc de simplification des plateformes

Le but de cet entremêlement entre le linéaire et le non linéaire, le gratuit et le payant est de rassembler tous les contenus de la marque France Télévisions au sein d’un espace identique, afin de leur donner plus de visibilité et les rendre plus accessibles pour l’utilisateur, explique la direction du groupe. L’ergonomie du nouveau site et la charte graphiques aérées, rappellent l’interface de la nouvelle franceinfo.

La nouvelle plateforme accueillera près de 500 nouveaux programmes au quotidien. Toutes les chaînes du groupe y seront disponibles en direct comme en replay – les programmes en rattrapage seront mis à disposition dans les 15 minutes suivant la fin de leur diffusion en linéaire, précise un communiqué de France Télévisions. Le catalogue de Vidéo à la demande sera quant à lui enrichi de plus de 150 nouveautés du cinéma et de l’audiovisuel chaque mois, en version française ou originale sous-titrée.

Conséquence de ce chantier : la fermeture de 300 sites Web, dont tous les sites des différentes chaînes du groupe. Pas moins 5 millions d’adresses URL seront redirigées vers le nouveau portail. Les contenus des « verticales » du groupe (Ludo, Zouzous, francetveducation, CultureBox…) rejoindront eux aussi progressivement france.tv. Un tel choc de simplification des plateformes permettra à moyen terme au groupe de réaliser des économies.

La SVoD à l’automne

D’ici l’été 2017, de nouvelle fonctionnalités seront ajoutées au service, comme celle d’interrompre le visionnage d’une vidéo sur un écran et la poursuivre sur un autre, reprendre au début la diffusion d’un programme déjà en cours de diffusion, ou encore effectuer et retrouver l’intégralité de leurs achats sur l’ensemble de leurs équipements – PC, smartphones ou tablettes. A l’automne, la plate-forme sera enrichie d’un service de vente de vidéos par abonnement (SVoD), payant donc.

France Télévisions totalise aujourd’hui 480 millions de vidéos vues par mois en comptant Pluzz, Pluzz VàD et les réseaux sociaux (source : France Télévisions). Delphine Ernotte entend porter ce chiffre à 1 milliard par mois d’ici à 2020.

Et l’on comprend pourquoi : pour rester dans la course des grands groupes audiovisuels publics internationaux, France Télévisions doit positionner le groupe comme un éditeur de services vidéo.

Outre-Manche, dès 2016, la BBC Worldwide, division commerciale de la BBC, s’est associée à ITV, le leader britannique de la télé gratuite, et à l’opérateur américain AMC Networks en vue de créer un « BritBox » qui traverse l’Atlantique. Mis en service en ce début de trimestre 2017 aux États-Unis, la SVoD britannique fait le pari de la télévision délinérarisée et payante.

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Clara Schmelck
Clara-Doïna Schmelck, journaliste, philosophe des médias. Rédactrice en chef adjointe d'Intégrale - est passée par la rédaction de Socialter ; chroniqueuse radio, auteur, intervenante en école de journalisme et de communication (Celsa ...).

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