Après avoir lancé avec succès « XXI » et « 6Mois », Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry lancent vendredi 12 janvier un nouvel hebdomadaire papier tiré à 200 000 exemplaires. Le news magazines d’informations et d’enquêtes contiennent cent pages sans publicité » et sera vendu au prix de 3,50 euros.
« Le loup », « le sel », « les toilettes » : l’Ebdo veut des sujets qui « parlent à tout le monde », au risque de faire un peu bric-à-brac. Un port-folio, une analyse scientifique sur l’intelligence artificielle, des jeux, une BD. On est loin de la stratégie du grain de caviar sur l’immense assiette blanche à un tarif qui coupe l’appétit. « La ligne éditoriale, c’est de retrouver le lecteur et le journalisme simple », estime Laurent Beccaria, qui veut croire qu’il existe un lectorat nouveau pour une « information accessible, généreuse, ambitieuse ». Edité au format manga, l’Ebdo est facile à prendre en main et à lire collectivement, pourquoi pas autour d’un bon plat. Il y a la générosité d’un vrai repas dans ce magazine ; le désir de réinviter le journalisme à la table des rapports humains simples.
L’ambiance était enjouée de la fête de lancement de l’Ebdo, mercredi 10 janvier rue Jacob à Paris. Et, ce n’est pas parce-que la rédaction est basée à Saint-Germain-des-Prés que l’Ebdo sera un journal germano-pratin. Parmi les journalistes, certains sont basés à Marseille, Lyon, Lorient, Lille et Bordeaux. Ni mépris vis-à-vis de ce que certains appellent la « province » ni complaisance dans un discours démagogique « anti-parisien ». La preuve ? En couverture du premier numéro qui sortira demain, mercredi 12 janvier 2018, l’enquête de Anne Jouan et Laurent Valdiguié : « SNCF l’intouchable, comment l’entreprise publique échappe à la justice » révélant les stratégies et les moyens mis en place par la SNCF pour contrer les enquêtes judiciaires et la non fiabilité des passages à niveau à échelle du territoire français métropolitain.
Ebdo dispose d’un budget annuel de 13 millions d’euros et vise l’équilibre financier d’ici fin 2019. L’objectif est fixé à 70 000 abonnements et à 20 000 ventes au numéro. Le groupe Bayard Presse a fait savoir en décembre dernier son intention d’entrer au capital autour de 5 %. Une levée de fonds de deux millions d’euros est en cours.
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