A l’issue de quatre mois de combats ininterrompus, les combattants kurdes Peshmergas revendiquent, le 26 janvier, avoir repris intégralement la troisième ville kurde de Syrie. Dans le même temps, la province de Diyala, dans l’est du pays, est elle aussi libérée de l’EI.
Kobane est plus que jamais l’emblème de la résistance kurde face à l’organisation fondamentaliste « Etat Islamique » : la ville située dans le nord du pays, près de la frontière turque, serait tombée des mains de l’EI. Selon les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH,) les combattants Peshmergas kurdes ont repoussé les dernières factions de djihadistes.

A l’issue des combats qui se sont déroulés dimanche 4 et lundi 5 janvier, les kurdes contrôlaient 80% de la ville, reprenant le quartier général de la police kurde. Dans la foulée d’une offensive lancée dimanche 4 au soir et appuyée par pas moins de huit raids aériens de la coalition emmenée par les Etats-Unis contre l’EI, les troupes kurdes se sont emparées du quartier où se trouvaient les locaux des forces de sécurité de la ville.
Le 7 octobre, au terme de trois semaines de siège, les hommes de l’organisation EI avaient planté leur drapeau noir sur les hauteurs de Kobane.

Le rôle des femmes
Les combattants kurdes doivent beaucoup aux brigades de femmes, crées sur le modèle de celle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la guérilla qui milite pour un statut d’autonomie des Kurdes en Turquie.
La présence d’unités féminines dans les rangs des Peshmergas en Syrie a constamment désarçonné les djihadistes de l’EI, pour qui c’est déchoir et risquer l’enfer de mourir d’une balle tirée par une femme.

L’implication régulière de femmes dans les combats contre les factions exclusivement masculines des djihadistes a probablement accéléré les rassemblements spontanés qui avaient alors eu lieu en Turquie et dans plusieurs villes d’Europe, pressant le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à lancer un appel d’urgence pour éviter les massacres de civils à Kobane, et la Coalition à apporter son soutien logistique et humain aux Kurdes.

Emery de la Batue

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