« Chnowa barnemjek » secoue les candidats tunisiens

Le second tour de la présidentielle en Tunisie opposera l’universitaire indépendant Kais Saied (18,4 % des voix) et l’homme d’affaires actuellement en prison Nabil Karoui (15,58 %), a annoncé le 17 septembre l’Instance indépendante chargée de surveiller les élections (Isie).

Dans un paysage politique explosé – 26 candidats pour le premier tour du scrutin le 15 septembre- un groupe de jeunes électeurs a eu l’idée de lancer une plateforme en ligne : « Chnowa barnemjek? », « Quel est ton programme? » en français.

Le site « Chnowa barnemjek ? » présente, en arabe et en français, les 26 postulants et propose de comparer leurs programmes avec 45 questions regroupées par thèmes (société, environnement, affaires étrangères…) auxquelles les candidats –16 ont joué le jeu– n’ont pu répondre que par « oui », « non » ou « ne se prononce pas ».

Certaines questions sont posées dans le but de brusquer la société tunisienne : « faut-il abolir le test anal » pratiqué sur des personnes soupçonnées d’avoir eu des relations homosexuelles, « faut-il permettre l’ouverture des cafés pendant le ramadan » ou supprimer l’inégalité hommes/femmes dans l’héritage…

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3 questions à Mohamed Ghedia

IMG_0772 Médecin interne en anesthésie-réanimation, Mohamed Ghedira est militant au sein de la société civile tunisienne, il est l’ex-Président du Tunisian International Model United Nations (TIMUN) et Media Chair of Northern Africa au sein de Best Delegate, une organisation non gouvernementale internationale qui oeuvre pour la promotion des Model United Nations (MUN) à travers le monde. Il est aussi membre de l’Association Tunisienne pour les Nations-Unies. Il est à l’origine de « Chnowa barnemjek ».

CS, Intégrale : A quoi bon « Chnowa barnemjek ? »

MG : La plateforme vise à promouvoir la transparence en politique et l’accès à l’information politique. Nous souhaitons créer chez la classe politique la tradition de la redevabilité et rationaliser le vote des citoyens tunisiens afin que ceux-ci votent pour une vision, des programmes et des propositions concrètes.

CS, Intégrale : Avez-vous subi des intimidations d’ordre politique de la part de tel ou tel candidat ?

MG : Je n’ai pas subi de pressions. Au contraire, beaucoup de candidats partis ont joué le jeu tandis que d’autres ont predre ne pas s’aventurer dans cet exercice de transparence pour eviter de perdre des voix.

Vous n’êtes pas journaliste politique. Mais, votre plateforme et vos questions « cash » ont vite fait parler d’elles dans le milieu journalistique tunisien. Certains journalistes politiques semblent avoir repris certaines questions qui étaient posées sur Chnowa barnemjek. Vous estimez-vous victime de plagiat ?

MG : On nous dit : « mais vos questions ne sont pas des marques déposées mais le soucis c’est que sur certains plateaux des journalistes se sont permis de reprendre nos questions avec la même formulation et dans le même ordre pour les poser aux candidats. Certains se sont excusés sur FB et même on live sur leur radio. »

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Clara Schmelck
Clara-Doïna Schmelck, journaliste, philosophe des médias. Rédactrice en chef adjointe d'Intégrale - est passée par la rédaction de Socialter ; chroniqueuse radio, auteur, intervenante en école de journalisme et de communication (Celsa ...).

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