Sans journalisme, le Covid19 tuerait encore plus

SANS JOURNALISME, LE COVID19 TUERAIT PROBABLEMENT ENCORE PLUS

L’absence d’un journalisme délivrant une information indépendante, transparence et contradictoire serait un facteur aggravant les risques sanitaires. La crise inédite que traverse la presse, imputable à une baisse des recettes publicitaires, est un danger en période de pandémie mondiale.

CRISE INÉDITE DE LA PRESSE

‪La presse connaît une crise dévastatrice en raison du déficit des recettes publicitaires, lequel frappe davantage la presse imprimée. Les titres de presse qui vivaient de la publicité s’effondrent, licencient à tour de bras leurs pigistes et correspondants étrangers .

BESOIN D’INFO ET PAS SEULEMENT DE COM

Cela présente un danger pour l’information, et de ce fait directement un risque sanitaire : les populations sont en demande de sources d’information indépendantes, transparentes et contradictoires en période de Covid. Ils sont sceptiques, à bon droit, vis-à-vis de la communication gouvernementale qui dans de nombreux pays est perçue comme le reflet de manquements et de dissimulations.

J’en veux pour preuve la façon dont la crise du récit politique – la rhétorique martiale présidentielle calquée sur les lacunes sanitaires dissimulées- a conduit, en réaction, à la fabrication médiatique d’un récit social du confinement, dont l’Élysée se serait bien passé.

Lire notre analyse sur Intégrale, avec le regard d’universitaires et de communicants : « La france munie et la France punie, la fabrique inédite des récits de crise ».

En Chine, l’opacité des médias sous contrôle de l’Etat a entraîné un retard dans la prise en charge médicale des patients malade du Covid et dans la mise en place de mesures sanitaires à échelle du pays. (L’Atelier des médias de RFI revient dans une émission).

En France par exemple, les reportages indépendants dans les Ehpad informent sans filtre la population confinée de la gravité de la situation sanitaire, ce qui la persuade de respecter les mesures contraignantes. Un civisme éclairé s’impose par l’information et non par une gradation des sanctions et du traçage numérique des Français.

Sans journalisme, le COVID2019 tuerait encore plus, car être informé par des organes de presse indépendant permet aux lecteurs d’anticiper aux mieux les risques, sur la base de faits rapportés sur le terrain en temps réel.

De plus, les populations réclament des infos qui ne viennent pas seulement des gouvernements, en crise de crédibilité.

‪Les enquêtes de presse sont salutaires pour les gouvernements eux-mêmes : elles les incite à repositionner leur offre politique en temps extraordinaire et à construire un État stratège. En France, si Mediapart n’avait pas enquêté sur les raisons du manque de masques à dispositions, le trio Philippe-Véran-Salomon n’aurait peut être pas été si réactif pour tenter de trouver des solutions.

Crise inédite de la presse

‪La presse connaît une crise dévastatrice en raison du déficit des recettes publicitaires, lequel frappe davantage la presse imprimée. Les titres de presse qui vivaient de la publicité s’effondrent, licencient à tour de bras leurs pigistes et correspondants étrangers .

Besoin d’info et pas seulement de com

Cela présente un danger pour l’information, et de ce fait directement un risque sanitaire : les populations sont en demande de sources d’information indépendantes, transparentes et contradictoires en période de Covid. Ils sont sceptiques, à bon droit, vis-à-vis de la communication gouvernementale qui dans de nombreux pays est perçue comme le reflet de manquements et de dissimulations.

J’en veux pour preuve la façon dont la crise du récit politique – la rhétorique martiale présidentielle calquée sur les lacunes sanitaires dissimulées- a conduit, en réaction, à la fabrication médiatique d’un récit social du confinement, dont l’Élysée se serait bien passé.
(Lire notre analyse sur Intégrale, avec le regard d’universitaires et de communicants : « La france munie et la France punie, la fabrique inédite des récits de crise ».

En Chine, l’opacité des médias sous contrôle de l’Etat a entraîné un retard dans la prise en charge médicale des patients malade du Covid et dans la mise en place de mesures sanitaires à échelle du pays. (L’Atelier des médias de RFI revient dans une émission).

En France par exemple, les reportages indépendants dans les Ehpad informent sans filtre la population confinée de la gravité de la situation sanitaire, ce qui la persuade de respecter les mesures contraignantes. Un civisme éclairé s’impose par l’information et non par une gradation des sanctions et du traçage numérique des Français.

Sans journalisme, le COVID2019 tuerait encore plus, car être informé permet d’anticiper les risques, et les populations réclament des infos qui ne viennent pas seulement des gouvernements. ‬

‪Les enquêtes de presse sont salutaires pour les gouvernements eux-mêmes : elles les incite à repositionner leur offre politique en temps extraordinaire et à construire un État stratège. En France, si Mediapart n’avait pas enquêté sur les raisons du manque de masques à dispositions, le trio Philippe-Véran-Salomon n’aurait peut être pas été si réactif pour tenter de trouver des solutions.

A lire : L’article du Mirror, Tabloïd britannique est le premier a rappeler l’importance du rôle des journalistes en période de crise Covid : https://www.mirror.co.uk/news/politics/without-journalism-coronavirus-would-kill-21846297‬

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Clara Schmelck
Clara-Doïna Schmelck, journaliste, philosophe des médias. Rédactrice en chef adjointe d'Intégrale - est passée par la rédaction de Socialter ; chroniqueuse radio, auteur, intervenante en école de journalisme et de communication (Celsa ...).

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