Les internautes parisiens n’ont pas manqué de railler cette série sirupeuse et cliché à souhait. Emily, jeune américaine, débarque dans 60m2 à Paris au sein d’ un « apparement d’étudiant » (il faudrait 150 ans de SMIC mensuel à 35h pour se payer sa luxueuse mansarde du 5e arrondissement), s’agite de spasmes en découvrant les monuments, se comporte en nouveau-riche au restaurant, et s’étonne naïvement de la froideur narquoise des jeunes hommes locaux.
Vu de France, on se demande pourquoi les réalisateurs de Netflix n’ont pas emmené Emily valdinguer dans le RER B, participer aux manifs des Gilets Jaunes ni fait subir des vols à la tire. Ces jours-ci, un PNG propose de faire des montages avec la silhouette du personnage éponyme de la série avec les arrières plans de la vraie vie. Foules fâchées, tentes de fortunés de sans abris…le contraste est saisissant avec l’opulence indécente de la jeune fille.
Sauf que c’est une fiction et non un documentaire !
Alors, pourquoi nous paraît-elle insoutenable, alors même qu’il y a vingt ans, nous courrions au cinéma voir le très fantasmé Paris d’Amelie Poulain produit par un Français et avec une distribution exclusivement du terroir ?
Parce que les temps sont devenus plus durs, et que l’on reproche à Netflix de ne pas avoir assez humé l’air des lacrymogènes avant de produire son onéreux navet.
A Paris, notre influence naturaliste héritée de l’enseignement littéraire au lycée nous fait voir les premières séquences de cette série avec agacement et dédain. Mais du point de vue US, une fiction appartient au registre du merveilleux et les clichés y sont attendus. En toutes circonstances.


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