Il souffle un vent mauvais sur la démocratie en France en 2020. Même réécrit, l’article 24 de la loi sécurité globale a de quoi inquiéter.
L’ensemble des articles de la loi accroissent évidemment les capacités de surveillance généralisée de la population. Pour preuve, l’autorisation étendue des drones, l’extension des usages des caméras piétons des policiers, sans garantie que leurs images ne soient traitées par un logiciel de reconnaissance faciale, le renforcement des pouvoirs des polices municipales et des sociétés de sécurité privées.
Quant à l’article 24, la simple réécriture ne résoudra pas ses défauts. Il nuit non seulement à la liberté d’informer, laquelle passe par la possibilité de filmer les événements, y compris quand des policiers sont les protagonistes. De ce fait, il porte atteinte à la vie démocratique du pays.
Police partout,images nulle part ?
Pour que la population retrouve confiance en la police, et qu’il y ait cohésion entre les forces de l’ordre et l’ensemble des citoyens, il faut que tout acte illicite de la part d’un représentant des forces de l’ordre soit reconnu comme tel et qu’il y ait une sanction, car la justice s’applique également à tous les citoyens, y compris à ceux qui portent l’uniforme. De plus, il est important que cette sanction soit médiatisée, par la presse donc, pour que les citoyens sachent que l’égalité de droit est aussi une égalité de fait.
La population ne nourrira pas le sentiment d’une police structurellement abusive, raciste notamment, puisque les dérapages de toutes sortes seront clairement identifiés, contextualisés et punis, autrement dit, judiciarisés et médiatisés.
Enfin, il est à savoir que notre arsenal législatif prévoit de punir une personne qui utilise de façon malveillante les vidéos qu’elle tourne. Les policiers sont donc individuellement dûment protégés de toute action malveillante qui leur serait faite via la diffusion d’images.
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