Mise en abyme dans un pays abîmé : Libération fait sa une de demain sur sa une d’hier.
Faut-il à priori accorder son suffrage à un candidat de la droite (Emmanuel Macron en 2022) si un candidat du RN (ex-FN) se présente en face ? Autrement dit, faire ainsi barrage à la formation d’extrême droite relève t-il d’un devoir républicain ?
Ce débat paradoxal – en ce sens qu’il met à mal le principe du vote comme choix au nom d’un principe de démocratie, est révélateur du malaise électoral français depuis vingt ans.
Le nouveau rédacteur en chef et directeur de la publication, Dov Alfon a du s’expliquer devant des lecteurs surpris de ce changement de logique éditoriale.
D’une logique de communauté à un principe de distanciation : le quotidien version Dov Alfon n’incite pas « ses » lecteurs à voter/ne pas voter pour tel candidat mais construit analyses et témoignages qui permettent à chacun de prendre le pouls du pays avant de se décider en conscience.
Quelques jours plus tôt, lors d’une conférence en ligne organisée par l’Association des journalistes médias (AJM), Dov Alfon avait précisé :
« Notre rôle n’est pas de dire aux lecteurs pour qui voter. On doit expliquer, analyser. [..] Nous n’aurions pas dû faire une une qui appelle à voter Macron ». Il se référait à la une « Faites ce que vous voulez mais voyez Macron » parue en 2017.
Il y a deux décennies, en avril 2002, le journal avait clairement invité à voter pour Jacques Chirac, quand le père de marine Le Pen était arrivé au second tour du scrutin présidentiel.


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