de notre envoyé spécial à l’étang du Malsaucy (territoire de Belfort)
C’est une sorte de classico incontournable et à la fois très redouté et machinalement apprécié, autant par les artistes que les festivaliers chaque année, et autant se montrer clair, les coups de dé tout comme le sort ou le hasard n’y sont pour rien ou pas grand chose, sans le reste de l’alchimie, quand elle opère, ou de la dégringolade, quand malheureusement celle-ci survient. Un festival rencontre le succès et finit par faire partie de nos vies en quelque sorte, quand il se montre capable pour chacune de ses éditions de révéler, surprendre, et même décevoir, histoire parfois de déjouer les pronostics qui n’ont pas leur mot à dire en matière de spectacle.

Cette année encore aux Eurocks, cette tradition se répète : des pépites méconnues ou injustement snobées par le Biz avec un grand B se sont révélées être sacrément à la hauteur (Shygirl, BabyVolcano, etc), tandis qu’à la suprise presque générale, d’autres n’ont pas su capter, ou du moins pas autant que d’habitude. Et puis il y a ceux qu’on attendait au tournant, pas seulement parce que têtes d’affiche, mais aussi à cause de leur influence spectrale sur le monde du spectacle et la jeunesse. Et ça ne surprendra évidemment pas de dire qu’Orelsan était attendu lui aussi, dans un sens strictement pro et bienveillant.
J’aurais voulu, ne serait-ce qu’une fois, m’aligner avec ses détracteurs qui injurient l’artiste en grimant sa personnalité, sauf que j’avoue n’avoir peu ou pas grand chose à ajouter sur ce gaillard du Nord, à part évidemment, qu’il est venu comme une bouffée d’oxygène dans un ghetto musical anxiogène apporter un souffle qui manquait.
Et les mots franchement me manquaient en réalisant qu’en plus d’avoir brillé à Bercy, il a brillé ce vendredi soir face à tout autre public, qui s’extasiait certes devant un phénomène musical mais aussi générationnel.
La presqu’île du Malsaucy a été conquise, le show a séduit à la virgule et inspiration près, et l’artiste dont on imaginait mal ne pas réagir aux émeutes actuelles a été à la hauteur, sans excès ni ambage.
« Écoute la haine, les faire basculer dans les extrêmes, allumer l’incendie, tout enflammer ». Tout est dit.
Les puristes reconnaitront une invariabilité de ton, quant aux petites couettes en transe, elles opinent du chef, sauf que rien ne saurait leur donner tort.
Du grand Art.
Farouk Atig
envoyé spécial aux Eurockéennes
(avec Mehdi Blum-Levy, à Paris)
Le festival se poursuit jusqu’à dimanche, détails ici


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